Aujourd’hui, parlons d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Un enfant dys demande du temps, de l’investissement et de l’énergie. Si on souhaite vraiment l’aider, le trouble bouscule le quotidien et met à rude épreuve les nerfs des parents. Je sais de quoi je parle : j’ai deux enfants dys à la maison.
Bien souvent, ce sont les mamans qui portent l’accompagnement de tous les jours : devoirs, école, rdv. Dans ce tourbillon, de nombreuses personnes s’oublient or c’est en prenant soin de soin que l’on apporte la bonne aide, le bon soutien au bon moment.
En acceptant ses difficultés, en fixant des objectifs réalistes et en s’accordant des temps de répit, l’épanouissement redevient possible. Comment se préserver lorsque l’on est maman d’un enfant DYS ?
Les difficultés rencontrées par les mamans d’enfants dys
Les DYS et la vie de tous les jours
La vie d’une maman d’enfant dyslexique, dyspraxique, dysphasique ou atteint de TDAH est souvent chamboulée par les particularités. Les habitudes nécessitent plus de temps, de patience et d’adaptation. Les journées sont rythmées par l’école, les séances chez l’orthophoniste, la psychomotricienne ou l’ergo sans oublier les devoirs. Il s’agit d’une vrai organisation quotidienne à adopter pour toute la famille.
Le parcours scolaire : les difficultés
Les mamans d’enfants dys se battent perpétuellement en vue d’obtenir des aménagements scolaires et un encadrement adéquat. Les devoirs sont une corvée sans fin, tant les troubles des apprentissages rendent difficiles la lecture, l’écriture, l’apprentissage d’une poésie, les dictées et le calcul. Les échecs et les moqueries des autres élèves sont fréquents, ce qui nécessite un soutien moral quotidien. Heureusement, de plus en plus d’enseignants sont formés pour accompagner ces enfants différemment. Mais le chemin est encore long…
De notre côté, nous avons beaucoup parler avec Yohan, dysphasique. A 11 ans aujourd’hui, ses camarades de classe l’ont toujours soutenu. Nous avons toujours fait en sorte d’expliquer ses difficultés aux autres mais surtout à lui-même. Ainsi, il a du répondant, maîtrise ses défis et sait exprimer ses obstacles.
Mamans d’enfants dys, comment se préserver, ne pas s’effacer ?
S’accorder des pauses
Depuis des années, j’ai appris à prendre du recul et à m’octroyer des moments de répit. Faites confiance en votre corps, écoutez-le, il vous envoie des signaux. Il est capital de respecter ses propres limites et de ne pas hésiter à déléguer certaines tâches quand c’est possible.
Accorder une place importante au sommeil, essentiel à la récupération. Parfois, votre enfant vous demande de regarder un écran ? Oui mais il est atteint de dysorthographie, de dyslexie ou de dyscalculie, et après ? N’oubliez pas qu’il s’agit de trouble de l’apprentissage qui impactent l’école et non la vie du quotidien.
Votre enfant va grandir avec ses forces et ses faiblesses, avec des contraintes et des défis comme tout à chacun. Oui, cela sera plus dur, et s’il en faisait une pièce maitresse de son jeu ? Et si finalement tout ce chemin était une récompense ?
Nous, les mamans d’enfants dys, nous avons tendance à vouloir en faire beaucoup afin de palier aux obstacles quotidiens. Cette réaction est louable et tellement affectueuse néanmoins elle ne doit pas prendre le dessus sur notre être profond, intérieur. Celui-ci s’avère essentiel à notre équilibre, notre bien-être et notre sérénité.
Quand on est mamans d’enfants dys, ne pas hésiter à demander de l’aide
Durant quelques mois, en CE1, j’avais fait appel à une jeune fille pour soutenir Yohan dans son apprentissage de la lecture. Cela nous permettait de sortir de cette relation et de profiter ensemble des bons moments. Solliciter des personnes extérieures peut être la bonne idée et ne culpabilisez pas. C’est comme l’éducation positive : on en fait ce que l’on veut, comme on peut, avec ce que l’on a.
De plus, cela vous permet de partager les difficultés. Près de 130 000 enfants sont concernés par des troubles spécifiques des apprentissages en France et pourtant, on manque encore de liens. C’est fou quand on y pense! Je me dis souvent que je devrais créer une association de mamans d’enfants dys, de mamans au bout du rouleau, fatiguées et épuisées. Nous avons le droit de ressentir ses émotions négatives, nous ne devons pas les refoulées.
Se fixer des objectifs réalistes
Il est sage d’adapter ses attentes et de se fixer des buts atteignables pour éviter les frustrations. Vous n’êtes pas prof, vous n’êtes pas instit : vous êtes un parent, ne l’oubliez pas. L’enfant applique une méthode en classe, il est entouré d’adultes mais vous devez vous laisser de l’espace, telle est la règle vers un bien-être et un certain équilibre. Votre seule obligation ? Soutenir votre enfant dys ou Tda mais comme voue le feriez pour tous les autres. Accepter ses limites permet de ne pas se mettre une pression excessive. Mieux vaut avancer pas à pas à son rythme en célébrant les petites victoires. Fixer des priorités et hiérarchiser les tâches rend la charge mentale plus supportable.
Prendre sur soi, avancer à petits pas, éviter d’être en boucle sur des sujets contrariants, tels sont les conseils simples que je vous donne en tant que mamans d’enfants dys. Relâchez cette p*** de pression!
Pratiquer des activités relaxantes
Prendre soin de soi s’avère capital pour tenir sur la durée. Méditation, yoga, marche en pleine nature ou tout autre loisir permettant de lâcher prise contribue à la résilience. Il est primordial de continuer à se faire plaisir malgré les difficultés. Consacrer du temps à ses passions préserve l’équilibre et la sérénité. De mon côté, j’adore lire et écrire. Cela m’aide à évacuer et à sortir de mon quotidien.
Mamans d’enfants dys : être accompagnées, oui mais comment ?
Les associations et les groupes de soutien
Au sein des associations dédiées aux enfants DYS, de nombreux groupes de parole permettent aux mamans de partager leurs expériences. Ces échanges bienveillants sont l’occasion d’obtenir des conseils pratiques de parents confrontés aux mêmes difficultés. Le soutien mutuel qui s’y développe renforce la résilience de ces mamans. De nos jours, il existe pas mal de groupes sur les réseaux sociaux comme Facebook. Certains d’entre eux organisent des groupes de parole très intéressants.
Les professionnels spécialisés pour les mamans d’enfants dys
Je n’ai aucune gêne à le dire : j’ai consulté une kinésiologue pour m’épauler certains jours. D’ailleurs, cette démarche m’a fait le plus grand bien pour ma vie avec un grand V. De plus, certains experts sont là pour vous guider et vous orienter : psy, orthophonistes et bien d’autres. Acceptez leur aide!
Les aménagements scolaires : indispensables !
La mise en place de mesures d’accompagnement à l’école soulage les mamans d’une partie de la charge mentale liée aux difficultés scolaires. Les 30% d’enfants DYS bénéficiant d’un PAP voient leurs conditions d’apprentissage adaptées. Cet aménagement, négocié avec l’équipe pédagogique, atténue le stress familial. De même, un dossier MDPH donne à l’intervention d’une AESH, de temps en plus ou de professionnels sur le temps scolaire. Si vraiment votre enfant ne s’en sort pas, n’hésitez pas à consulter le modèle Ulis.
L’acceptation pour tous
Comprendre le trouble DYS
Comprendre le trouble DYS dont souffre son enfant est primordial pour accepter sereinement son handicap scolaire. S’informer sur les particularités, les faiblesses, les forces de ce trouble, ses répercussions sur le quotidien et les besoins spécifiques de l’enfant soulage et apporte une meilleure vision de l’avenir. Cette compréhension est la première étape vers une relation parents-enfant épanouie.
A cet égard, en classe de CE2, nous avons décidé Yohan et moi, de créer un exposé au sujet de son trouble du langage oral. Le but était de lui faire prendre conscience de ses difficultés réelles, de faire comprendre aux copains de classe mais aussi au corps enseignant. Ce fut un vrai succès sur tous les plans. Parfois, il est nécessaire de mettre des mots simples et faciles sur des maux complexes.
Accepter ses limites : l’étape incontournable pour les mamans d’enfants dys
Il convient pour les parents et plus particulièrement les mamans d’enfants DYS d’accepter que l’accompagnement d’un enfant nécessite parfois de revoir ses propres limites. Reconnaître qu’on ne peut pas tout maîtriser et faire preuve d’humilité vis-à-vis de ses capacités permet de rester serein. Cette acceptation laisse plus de place à la patience et à l’écoute attentive des besoins de l’enfant. Ce point n’est vraiment pas simple or il s’avère salutaire. Pour ma part, je n’ai jamais lâché encore aujourd’hui, nous sommes très fiers des progrès de Yohan. Notre accompagnement est perpétuel.
Célébrer ses progrès
Valoriser les progrès et les réussites de l’enfant demeure à mon sens indispensable. Chaque étape franchie mérite d’être célébrée, encouragée et valorisée. En agissant de la sorte, on renforce l’estime de soi de l’enfant et l’encourage à poursuivre ses efforts. Pour les parents, elle rappelle combien chaque progrès compte, nourrissant un regard bienveillant sur le chemin parcouru. Je passe mon temps à répéter « je suis fière de toi », « tu as vu… ça a payé », « Tu peux le faire ».
Garder le cap ensemble
J’ai rêvé d’écrire ce contenu pour vous partager mon avis, à vous mamans d’enfants dys. Élever un enfant dyslexique, dyspraxique, dysphasique ou atteint de TDAH n’est pas un long fleuve tranquille mais finalement comme avec les autres me direz-vous. Les mamans endossent souvent le rôle d’accompagnant et de soutien sans faille. L’acceptation reste l’une des meilleures clés. Nos enfants sont des guerriers, ils sont tenaces, soyons fières d’eux.
En tant que maman, prenez soin de vous pour continuer à soutenir votre enfant DYS. Ne vous oubliez pas dans la bataille, gardez les pieds sur terre, aimez, vivez et osez prendre du temps pour vous.
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