La quête du bonheur est au cœur de l’éducation d’un enfant. Entre accompagnement attentionné et surprotection, les parents oscillent, tiraillés par les obligations, le monde actuel et les besoins de chacun. Si le bien-être de l’enfant compte et reste le cœur de l’éducation, les moyens pour y parvenir soulèvent de nombreuses questions. Quand je vois tout ce que l’on nous propose à l’heure actuelle, j’en perds la tête.
A mon sens c’est en trouvant le juste équilibre entre protection et émancipation que les parents, apportent les meilleures conditions vers le bonheur. L’intention se veut saine mais déborde parfois, d’ailleurs cette impression se ressent dans les grandes communautés de parents voulant toujours bien faire, avares de conseils, d’avis et d’astuces.
L’essentiel est de faire de son mieux, d’éloigner toute sorte de violence, en restant à l’écoute de son rejeton et des siens car nous avons tendance en tant que mère et que père à nous oublier. Fausse bonne idée! De nos jours, on nous demande beaucoup voir trop. Enseignements, apprentissages, même dès les premiers pas de bébé, on nous compare. Ainsi, l’éducation positive a explosé ces dernières années, elle devient un vrai business fructueux, lisez plutôt ce qui suit.
Un marché très lucratif : cette réalité
L’éducation positive : un concept qui ne cesse de s’imposer
Cette nouvelle façon d’éduquer est partout, vous ne pouvez pas la louper. Les livres, les formations et les conférences sur ce sujet existent et sont disponibles sur les réseaux sociaux notamment Instagram, sur les sites web et même lors de grands congres.
De nombreux parents sont séduits par ces approches douces, bienveillantes et aimantes, appelant l’écoute et l’encouragement. Les psychologues et autres professionnels de la petite enfance distillent leurs connaissances pour favoriser le bon développement de l’enfant.
L’offre ne cesse de grandir, on retrouve même des coachings avec des coachs et certains pédiatres encouragent les parents dans cette voie. L’émergence de ce phénomène s’explique par un souhait intense d’avoir une relation parents-enfants plus harmonieuse, loin des punitions et des discordes.
De mon côté, je constate surtout un bel effet de mode, alimenté par une industrie florissante. J’ai fait l’expérience pour mes petits dys, il en ressort un système bien huilé, une formule bien pensée.
Des produits dérivés en nombre
Les méthodes donnent lieu à des produits dérivés : jouets éducatifs, vêtements, accessoires de puériculture, papeterie et j’en passe. On trouve même des applications smartphone afin d’aider et d’accompagner les parents.
Tout cela suscite chez moi le dégoût du mot « bienveillance ». Néanmoins, je dois reconnaître que ces produits répondent à une demande vers une parentalité épanouie. Apprendre, découvrir, apprécier de nouvelles méthodes afin de donner le sourire à son enfant est une bonne chose.
Mais en y pensant, ce n’est pas ce que souhaite toutes les mamans et les papas ? Voir son enfant heureux simplement ?
Un concept qui coûte un bras
Des formations onéreuses
Bien que l’éducation positive se présente comme une approche accessible à tous les parents, le coût des cours proposés par les « spécialistes » est souvent très élevé. En effet, les ateliers en cabinet, les séminaires sur les neurosciences ou les stages animés par des experts dépassent plusieurs centaines d’euros, voire dans certains cas plusieurs milliers. Cette tarification restrictive exclut de fait une grande partie des familles et renforce l’idée que l’éducation positive est avant tout un business lucratif.
Un budget conséquent pour les parents
Même en dehors des approches payantes, la mise en pratique au quotidien de la plupart des principes représente un investissement financier non négligeable pour de nombreux parents. Entre l’acquisition des ouvrages, les activités extrascolaires ou le temps passé à élaborer des réponses empathiques adaptées à chaque situation, le budget et les ressources nécessaires apparaissent conséquentes.
Cette charge supplémentaire sur les adultes alimente les critiques sur le caractère élitiste de cette approche et sa dimension commerciale. Les injonctions se révèlent de plus en plus présentes avec force. Les fans de la première heure se rebellent.
Actuellement, on doit toujours faire plus, mieux, autrement. Bonjour le stress ! Et si nous profitions juste des instants à partager ? Et si la vie devenait plus cool et moins culpabilisante ?
Une mode à interroger
Des promesses parfois exagérées
Cette nouvelle façon d’éduquer apporte un tas de promesses aux gens, en présentant ce concept éducatif comme la solution sur mesure pour élever des enfants apaisés et heureux. Certains auteurs vont même jusqu’à prétendre qu’elle permettrait d’éviter les difficultés de l’adolescence. Cependant, de telles affirmations apparaissent complètement folles voir impossibles à remplir au regard des recherches actuelles en sciences de l’éducation. Si cette solution apporte des outils utiles, des connaissances, du soutien, elle ne saurait à elle seule résoudre tous les problèmes liés à l’éducation. Il en ressort des déceptions et des avis contrastés.
Des risques réels
Bien que louable, cette manière d’éduquer n’est pas exempte de risques. Une application rigide de ses principes pourrait aboutir à une forme de laxisme, où l’enfant ne rencontrerait plus aucune frustration ni limite.
Par ailleurs, on se demande de plus en plus si certains acteurs sont de véritables experts ou juste des personnes souhaitant faire du business.
Le recul est très important : gardez votre esprit critique et votre arbitrage. Ne vous laissez pas embrigader dans cette nouvelle norme si vous ne le ressentez pas ainsi. Faites confiance à vos intuitions et votre impression. Vous le savez, rien n’est plus important que vos émotions. Écoutez-vous !
Chaque rentrée scolaire, je sais ce qu’il m’attend. Cette année, j’ai pris du recul, j’ai mis mon cerveau sur pause, mais quelle belle pensée. J’ai inondé mes enfants de chouettes moments, de simplicité, de partages. Finalement, la reprise de l’école s’est déroulée avec succès. Le best !
L’éducation positive : un aspect commercial indéniable
Ce phénomène croissant aux multiples études suscite un réel engouement parental. Pourtant, son aspect commercial soulève des questions et non des moindres. Au final, cette tendance est à prendre avec des pincettes, nous parlons « enfant » et « humain » bon sang. Tout ne peut pas s’appliquer et ce qui correspond à l’un peut ne pas correspondre à l’autre.
La différence fait notre force même celles de nos rejetons, les psychothérapeutes et autres pro vous le diront. Nous faisons d’un concept un art de vivre, une psychologie. On imprègne la nouvelle génération parentale de pensées ultra limitantes.
Quand on y pense : nous n’avons pas tous le même passé, la même vie, les mêmes envies. Pourquoi imposer encore une fois cela ? Sentez-vous le business ? Les best sellers sont partout, les conseils, les super astuces incroyables, on en reviendra, croyez-moi!
En définitive, plutôt que de miser sur des gadgets éducatifs coûteux et des formations onéreuses, ne vaudrait-il pas mieux veiller à consacrer du temps de qualité avec nos enfants, profiter de chaque instant avec plaisir ? Leur offrir de vraies relations humaines plutôt qu’une éducation formatée, des routines strictes ou des requêtes en permanence ?
Le bonheur réside peut-être davantage dans la simplicité du quotidien que dans les promesses trompeuses d’une industrie juteuse. A mon sens, cela est valable pour tous les âges, notre véritable motivation demeure et reste le bien-être de l’enfant ou de l’adolescent avec notre vision, notre pédagogie et nos envies. Bien sûr, se documenter, acquérir des apprentissages ne fait pas de mal, mais gardez à l’esprit de véhiculer vos valeurs, le respect, la confiance en soi à vos rejetons. Après, faites ce que vous voulez !
Aimez votre enfant avec votre cœur, apportez-lui ce que vous jugez possible et faites de votre épanouissement personnel familial un bel atout. Montrez lui le bon exemple, votre exemple, votre théorie du bonheur, donnez-lui de l’amour dans vos yeux que vous soyez un homme ou une femme. C’est de là que démarre le bien-être émotionnel et physique de l’enfant.
Arrêtons de toujours en faire trop pour le petit dernier, pour l’ainé, pour le cadet, et si nous nous libérions des injections et des demandes incessantes de mieux ? De plus?
Qu'en pensez-vous ?